LE RAS LE BOL DE SISYPHE :
« Célibataire de 60 ans,
les cheveux blancs, je suis de plus en plus qualifiée de Mademoiselle,
titre dont j’avais réussi à me débarasser auprès des organismes :
l’informatique (des amies divorcées ou veuves sont confrontées aux même
problème) est sûrement à l’origine de ce
désordre qui gène ma vie pour des raisons de sécurité d’abord sans négliger
les aspects ségrégationnistes, ridicule etc.»Exemples : récemment licenciée par
mon employeur (une directrice des relations humaines) m’a refusé le titre de
Madame pour ma retraite. Un notaire
a fait de même.» » Lettre datée de 1995, d’une habitante de la région
parisienne.
« Je suis célibataire et « Femme à part entière ». (..)
Comme d’autres célibataires avec lesquelles j’espère réaliser un
« rendez vous de la vie » je me bats contre toute espèce de
discrimination dont souffrent encore parfois les célibataires. Une amie était
étonnée que je me fasse appeler « Madame » , y compris sur mes intitulés
de chèques. Séjournant souvent en Allemagne, j’ai eu tôt l’habitude d’être
appelée « Madame », car c’est le titre que l’on donne dans ce pays à
toute femme, mariée ou non, de plus de vingt cinq ans. Pourquoi nous, femmes,
devrions nous afficher notre état de célibataire, alors qu’un homme, quel que
soit son état de vie, sera toujours appelé « Monsieur » ? Cela peut
sembler un détail, mais je ne pense pas : il y a tellement d’a priori sur les
célibataires : « vieilles filles » , « laissées pour compte »
Y. 42 ans ans Horizon Femme journal de l’Action Catholique Générale Féminine
janvier février 1993 .
“ Pour (.»)
les mères célibataires, divorcées, femmes mariées ayant décidé de garder leur
nom, le port du nom de jeune fille entraine toutes sortes de complications, d’indiscrétions,
d’humiliations. Quand cessera t on de poser la question : “ Madame ou
Mademoiselle ? ”. Marina Yaguello
« Une
collègue , mère de famille, membre du conseil de l’Université a dû demander au
président de ladite Université, qui persistait à l’appeler Mademoiselle alors
qu’elle était enceinte jusqu’aux dents : » Au bout de combien de
grossesses aurais je droit au titre de Madame ? « . Marina Yaguello
« Vous vous rendez compte de votre responsabilité ? C’est un faux
que vous me demandez de rédiger ! A la limite je veux bien écrire Mlle X, dite
Mme X » Un clerc.
«
On vous a envoyé un courrier sous le nom de Mlle : et alors ?. Il n’y a pas de
grief. Je ne sais à quoi vous vous occupez , mais moi j’ai pas le temps de
m’attarder la dessus, moi je ne formalise pas quand on m’appelle Monsieur au
lieu de Maître. C’est un problème de vie privée, et alors ? La terre ne va pas
s’arrêter de tourner pour cela, au revoir. « Un huissier.
« Votre diplôme au nom de Madame ?
Ha non, moi je ne suis pas d’accord » Un fonctionnaire du ministère de
l’Education Nationale.
« Vous voulez changer l’intitulé de votre compte bancaire ? Ca ne se fait
pas comme ça ! Il faut apporter le
livret de famille ou le certificat de mariage. » Un employé de banque.
Une jeune femme dans un magazin en 1995:
« Je réclame qu’ils changent ma carte d’achat, où ils ont écrit Mlle
parce que j’ai dit que j’étais célibataire : ils ne veulent pas. C’est
très gênant pour moi de recevoir des courriers au nom de Mlle alors que la
concierge sait que j’ai un enfant. »
Une prof à Paris : « Je dois toujours me battre avec
l’administration de mon lycée pour qu’on ne m’appelle pas Mlle, comme si elle
ne savait pas que c’est important vis à vis des élèves. »
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